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  • : Le blog de carpefeuch
  • : Cette association partie du collège Feuchères à Nîmes s'ouvre à TOUS ceux qui s'intéressent à la couleur romaine dans notre région. Nous organisons des rencontres, visites, conférences, ateliers autour de la romanité, et au nom de la convivialité antique et de son fameux "Carpe diem ! "
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29 juin 2016 3 29 /06 /juin /2016 12:56
A AMPURIAS sur les traces de nos chers anciens, les Grecs, un peu les Carthaginois, et les Romains.
A AMPURIAS sur les traces de nos chers anciens, les Grecs, un peu les Carthaginois, et les Romains.

SAMEDI 18 JUIN 2016.

Partis en bus de Nîmes au petit matin, enfin vers 8h30, nous avons voulu explorer AMPURIAS sur la côte ibérique... un site grec d'abord, une fois que les phocéens débarquèrent au VIème siècle avant J.-C. sur cette terre marécageuse avec une île devenue un village, aux abords du Cap Creuse; les Ibères vont alors tout apprendre de ces grecs au commerce florissant. Un archéologue de Barcelone découvrit en 1909 le site qui fut habité durant plus de 800 ans de -580 à +300, furent exhumées les traces de l'enceinte cyclopéenne, construite avec du calcaire local. Nous découvrîmes l'endroit , en partie sous la pluie, mais ravis par la richesse de ce site en pleine nature, en bord de mer, en respectant l'ordre chronologique, les vertiges grecs, puis la ville romaine. Sans oublier le Musée.....C'est le domaine grec le plus important d'Espagne archéologiquement parlant.

Voici les coordonnées utiles our organiser votre visite.

Musée d’Archéologie de Catalogne - Empúries 17130 L'Escala (Alt Empordà).
Tel: (+34) 972 770 208 Fax: (+34) 972 774 260 e-mail: macempuries.cultura@gencat.net
Web:www.mac.cat

 

Parvenus au port antique près de Gérone, à 500 m de la commune de Sant Marti au sud, et 500 m au Nord de la commune de L'Escale, nous nous juchons sur L'acropole de ce comptoir grec , lieu dévolu au commerce car le mot AMPURIAS, c'est le nom castillan pour Empúries, a bien sûr à voir avec le nom grec d'origine μπόριον / Emporion, signifiant « marché ». Nous y attend , non loin de deux citernes, une immense statue d'ASCLEPIOS (ESCULAPE) qui surmonte le complexe où se trouvait un hôpital. Comment le reconnaît-on ? comment le sait-on ? Des indices ? .Bains, instruments chirurgicaux, résidus d'herbes médicinales, traces de miel dont on connaît depuis toujours le pouvoir cautérisant, ex voto à la forme de tel ou tel organe que l'on représente pour attirer l'attention du dieu guérisseur sur une partie malade de l'anatomie. Et puis la statue en elle-même, devant le temple, sur un autel en calcaire et qui date du 2ème siècle a. J.-C., les attributs dont le serpent, aussi le chien commun au culte de Sérapis-dieu égyptien assimilé. Cette statue en marbre dont l'original se trouve dans le musée est une rareté. Parce que c'est la seule statue grecque originale de la péninsule ibérique, parce que des traces de couleur s'y décèlent : du bleu sur les sandales.

A AMPURIAS sur les traces de nos chers anciens, les Grecs, un peu les Carthaginois, et les Romains.
A AMPURIAS sur les traces de nos chers anciens, les Grecs, un peu les Carthaginois, et les Romains.
A AMPURIAS sur les traces de nos chers anciens, les Grecs, un peu les Carthaginois, et les Romains.
A AMPURIAS sur les traces de nos chers anciens, les Grecs, un peu les Carthaginois, et les Romains.

L'autre curiosité que j'ai particulièrement admirée dans cette visite qui fut guidée : une usine de salaison de poissons, avec tout un ensemble unique : marché, citernes avec des pots et des cordes, qui témoignent du traitement des anguilles ou des anchois, que l'on fait macérer pour obtenir ce fameux GARVM ou LIQVAMEN qui continue de faire recette aujourd'hui dan la région avec la cuisine des anchois

Je ne résiste pas à vous le montrer avec cette publicité pour SALNOSTRUM

A AMPURIAS sur les traces de nos chers anciens, les Grecs, un peu les Carthaginois, et les Romains.
A AMPURIAS sur les traces de nos chers anciens, les Grecs, un peu les Carthaginois, et les Romains.

SEL AUX ANCHOIS DE L'ESCALA

Avec son arôme distinctif il fait ressortir saveur de chaque plat, de la soupe à une friture de poissons, de l’avocat à la pizza. Il est le condiment idéal.

Elaboré à partir de sel de Guérande et d’anchois de l’Escala en salaison préparés selon une ancienne tradition et utilisant des anchois frais sélectionnés. L'Escala est un petit village de pêcheurs sur la Costa Brava à l’extérieur d’Ampurias, le premier port fondé par les Grecs sur cette cote, et où l’on trouve encore les ruines d'un ancien établissement de salage du poisson.
Ce sel à l’arôme intense fait ressortir les saveurs de chaque plat où il est utilisé, commémorant le «Garum» à base de poisson des Romain, avec lequel ils assaisonnaient tous leurs plats. Il est également associé à la cinquième saveur, Unami. Il se marie particulièrement bien avec l'huile d'olive. Une soupe, ou un minestrone par exemple, assaisonnés avec du Sel aux Anchois acquièrent un goût étonnamment agréable.

Il est généralement admis que ce condiment n’est autre chose que la saumure que l’on obtenait en salant des poissons marins, des scombres ou maquereaux surtout, et en les pressant pour en extraire le jus. Le plus réputé qui était obtenu avec le scombre, s’appelait le garum nigrum. On le mettait dans des petits pots comme l’on fait actuellement pour la moutarde, et chaque convive l’accommodait à sa façon, l’un avec du vinaigre (oenogarum), un autre avec de l’eau (hydrogarum), un autre avec de l’huile (oléogarum). Le garum Pipératum était comme son nom l’indique, fortement poivré.

L'activité marchande de ce port d'AMPURIAS est du reste aussi attestée par les contrats et la monnaie retrouvés (la drachme ibérique du Ier siècle a.J.-C.)

Sur l'emplacement grec, on voit aussi l'évolution depuis l'installation des phocéens (paléopolis) jusqu'à la création d'une Néapolis cinquante ans plus tard.

A AMPURIAS sur les traces de nos chers anciens, les Grecs, un peu les Carthaginois, et les Romains.

Nous sommes ensuite rentrés au Musée où nous avons apprécié d'étudier les objets du quotidien. évoqués ci-dessus, exhumés lors des fouilles qui chaque été continuent de s'effectuer avec des étudiants , car 25% seulement du site a pu être mis à jour. Il faudrait compléter cette visite par celle du Centre d'Arqueologia Subaquàtica de Catalunya (CASC) de Gérone , créé en 1992 pour protégé les sites archéologiques sous-marins.

On s'intéressera ensuite au site romain : c'est la venue de Scipion dit l'Africain, on devine alors que c'est durant les Guerres Puniques, vers - 218, qui déclenche l'implantation des romains, désireux de couper Hannibal, en marche vers l'Italie, de son arrière garde, et très heureux de la situation privilégiée de cette baie de Rosas. Commence alors le processus de romanisation sur toute la péninsule. En 195 av. J.-C., Marcus Porcius Cato a levé un camp militaire à Empúries , qui fut le germe de la nouvelle ville romaine. Nous y verrons le forum romain, les thermes avec le système incroyablement bien conservé d' Hypocauste, les fondations de l'amphithéâtre, les murailles, le CARDO très apparent, le temple d'ISIS et ZEus Sérapis (dieu égyptien déjà évoqué qui réalise le parfait syncrétisme entre toutes les mythologies), plusieurs maisons ou DOMVS ....avec des thermes privés, avec des mosaïques extraordinaires. 

A AMPURIAS sur les traces de nos chers anciens, les Grecs, un peu les Carthaginois, et les Romains.
A AMPURIAS sur les traces de nos chers anciens, les Grecs, un peu les Carthaginois, et les Romains.
A AMPURIAS sur les traces de nos chers anciens, les Grecs, un peu les Carthaginois, et les Romains.

Je vous invite alors à regarder les images......et ne pas oublier toutes les curiosités de ce complexe, dont la maîtrise de l'eau, spécialité des ces industrieux romains génies de l'hydraulique à la suite des Etrusques : bassins, citernes, système d'épuration, d'évacuation.....dont la spécialité du garum, assaisonnement aux prix tout-à-fait variables selon le poisson utilisé pour le faire., celui d'AMPVRIAS était à cet égard, fin, renommé et ...cher.. A Narbonne aussi, on a trouvé au nord-est de la ville, sur le site du Clos de la Lombarde, des traces dans une série de six bassins des couches d'huitres et pectens qui témoignent de ce que NARBO MARTIVS produisait aussi du Garum : Ampurias avait de la concurrence !

Un dernier petit texte sur le Garum, dont Pline l'Ancien souligne aussi les vertus curatives : comme toujours chez les anciens, le beau et le bon se conjuguent au "sain" ; manger, c'est faire se faire plaisir avec du bon goût et des plats bien présentés, mais c'est aussi préserver sa santé.

 

Il existe encore une autre espèce de liquide recherché, appelée garum : on fait macérer dans du sel des intestins de poissons et d’autres parties qu’il aurait fallu jeter, si bien que le fameux garum est la sanie de matières en putréfaction. On le fabriquait autrefois avec le poisson appelé garos par les Grecs, lesquels signalaient que les fumigations faites avec sa tête brûlée faisaient sortir l’arrière-faix.

Le plus raffiné se fait aujourd’hui à partir du scombre dans les cuves de Carthago Sparteria (= Carthagène), on l’appelle le garum de la Compagnie ; mille sesterces permettent d’en obtenir environ deux conges (1) ; et il n’y a pour ainsi dire pas de liquide, excepté les parfums, qui ait pris tant de valeur. […] L’allex, rebut du garum, n’est qu’une lie grossière et mal filtrée. Cependant on s’est mis à en préparer aussi spécialement avec un poisson tout petit et sans valeur : nous l’appelons apua, les Grecs aphyé, parce que ce petit poisson est engendré par la pluie. Les gens de Fréjus le font avec un poisson qu’ils appellent loup. L’allex est devenu ensuite un objet de luxe, les espèces s’en sont multipliées à l’infini. […] Ainsi l’allex a étendu son domaine aux huîtres, aux oursins, aux orties de mer, aux foies de surmulet, et l’on s’est mis à faire putréfier le sel de mille façons pour les plaisirs de bouche. […]
Cependant cette substance n’est pas sans usage en médecine. On guérit, en effet, la gale des moutons avec de l’allex, que l’on fait couler par une incision de la peau, il est bon contre les morsures du chien et du dragon marin ; mais en ce cas on l’applique sur de la charpie. Le garum, de son côté, guérit les brûlures récentes si on le verse sans prononcer le mot « garum ». Il est utile aussi contre les morsures de chien et surtout contre celles du crocodile et dans les ulcères […] et les douleurs de la bouche et des oreilles.

Pline, Histoire naturelle, XXI, 93-96
(1) le conge = 3l. 28

Regardez maintenant le diaporama fabriqué avec les mes photos, celles de Marie-Hélène, et celles de Robert, le cousin de Claude.

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