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  • : Le blog de carpefeuch
  • : Cette association partie du collège Feuchères à Nîmes s'ouvre à TOUS ceux qui s'intéressent à la couleur romaine dans notre région. Nous organisons des rencontres, visites, conférences, ateliers autour de la romanité, et au nom de la convivialité antique et de son fameux "Carpe diem ! "
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12 août 2018 7 12 /08 /août /2018 15:54

Oui,  il est grand temps de vous convier à visiter le Musée de la Romanité à Nîmes. Virtuellement avec moi, ici, puis sur les ondes de Radio Alliance plus où l’émission ANTIQUISSIMO vous fera entendre en septembre les explications de sa conservatrice et créatrice Dominique Darde.

Lisez ce petit texte puis regardez le diaporama qui le suit !

Après le chantier ..... l'oeuvre accomplie.
Après le chantier ..... l'oeuvre accomplie.

Après le chantier ..... l'oeuvre accomplie.

J’ai eu pour ma part la chance d’assister à l’inauguration du MUSÉE DE LA ROMANITÉ, et de de palper l’émotion qui l’entourait : dans ce public nombreux en fête, chacun pouvait comprendre que c’était un moment historique, et pas seulement parce que Françoise Nyssen, ministre de la Culture et tous les responsables locaux étaient penchés sur ses fonds baptismaux. Les Nîmois, les amoureux de l’Antiquité l’attendaient depuis si longtemps et pouvaient redécouvrir dans des conditions optimales tous ces objets, toutes ces inscriptions que l’ancien bâtiment, ancien lycée de Garçons devant lequel trônait le buste d’un grand humaniste nîmois Gaston Boissier[1], ne suffisait pas à exposer et encore moins à mettre en valeur. Dominique Darde confirme : « Les collections sont en majorité issues de découvertes locales et régionales. Certaines, exceptionnelles, ne trouvaient pas leur place dans d’autres musées, trop imposantes. Elles sont enfin exposées. »

 

[1] Dont j’apprends dans un rapport fait en 1950 par le Conservateur du Musée Archéologique, Henri Bauquier, qu’il inaugura le Musée en 1896, document que vous pouvez lire sur ce site :  ce texte recense tout ce qui figurait dans ce musée. http://www.nemausensis.com/Nimes/Diaporama/Musee/HenryBauquier/MuseeArcheologiqueHenryBauquier1950.pdf

Trois années ont été nécessaires à cette construction, trois ans durant lesquelles les collections ont été inventoriées, déplacées, mises en scène. Très longue parenthèse oubliée dès l’entrée dans ce vaste complexe lumineux implanté au centre-ville, avec sa majestueuse façade plissée qui abrite plusieurs niveaux ondulants entre l’intérieur muséal et l’extérieur végétal. Car, avec la même dualité qui existe entre Carré d’art et la Maison Carrée, la construction se veut aussi un moderne écho aux arènes que l’on voit se refléter côté nord dans les vitres et vitrines, tandis que la pierre laisse place au végétal  : un jardin antique côté sud, avec ses essences particulièrement bien choisies selon la chronologie de leur implantation dans ce milieu méditerranéen. Ce jardin est accessible gratuitement à tout visiteur et même en dehors des heures d’ouverture du Musée.

 

Un peu de nouveauté au royaume des antiques créations ? il est grand temps de vous convier à visiter le Musée de la Romanité à Nîmes.

J’aimerais, après avoir décrit sommairement l’ensemble, et évoqué le parcours chronologique qui conduit du VII ème siècle avant Jésus-Christ au Moyen-âge, me focaliser sur les trouvailles effectuées lors de fouilles de sauvetage sur le boulevard Jean-Jaurès et les amis que j’ai eu l’impression de retrouver après plus de deux ans de séparation.

Alors, faufilons-nous dans ce drapé de toge romaine telle que l’architecte Elisabeth de Portzamparc a imaginé la façade : d’emblée au cœur de l’atrium central qui occupe tout l’espace, tout le volume du musée, s’imposent les Propylées, ou plutôt les fragments de cette entrée du sanctuaire de la source NEMAVSVS, au cœur des Jardins de la Fontaine. En face ces pierres du   frontispice, et une projection numérique de sa reconstitution, et de côté, les deux colonnes.

Un peu de nouveauté au royaume des antiques créations ? il est grand temps de vous convier à visiter le Musée de la Romanité à Nîmes.
Un peu de nouveauté au royaume des antiques créations ? il est grand temps de vous convier à visiter le Musée de la Romanité à Nîmes.

Je cite la maîtresse d’œuvre, Élisabeth de Portzamparc :

« Le fronton avait ici sa place naturelle. Son importance nous a poussés à organiser le musée autour de lui ».

 De haut en bas, le parcours circulaire se déroule selon la chronologie historique de Nemausus et de sa région, depuis le VIIe siècle avant J.-C. vers l’ère romaine puis jusqu’au Moyen Âge et les legs antiques, rythmé par trois « boîtes » du savoir abritant de pédagogiques infographies. Car le musée accompagne ses collections d’une scénographie formidable fondée sur le numérique[1] pour décliner le temps jusqu’aux Romains et après.

Au milieu des mosaïques, enduits peints, statues, objets mis en lumière partout, une pièce majeure pour moi, cette fameuse mosaïque découverte, entre autres vestiges[2], sur le boulevard Jean-Jaurès en 2006 et que l’on appelle la mosaïque de Penthée. Immense, elle fait 35 m2 et donne une très exacte idée de la taille du triclinium et de la luxueuse domus qu’elle ornait : du reste, là encore, l’ensemble nous est donné à voir numériquement dans le musée ; faite de tesselles de  3 à 15 mm, de calcaire, de  pâte de verre, de terre cuite et marbre, elle date du  IIe siècle p. J.-C. . J’avais pu, encore une chance que j’ai appréciée, assister à la dépose et à la restauration de cette œuvre majeure par l’entreprise Mosaïques sarl, et leurs spécialistes connus partout en Europe, Raymond Rogliano, Cédirc Saborit et Nelly Breuil. avant qu'elle ne soit temporairement exposée, puis reléguée en réserve , faute de place,  dans ce que nous pouvons aujourd’hui appeler l'ancien musée.

 

[1] 65 dispositifs multimédia.

[2] Une autre représentait Achille.

[3] L'étude avait été assurée par Véronique Blanc-Bijon et Jean-Pierre Darmon du CNRS,  et Bertrand Houix  de l’Inrap.

Les détails qui entourent l'embléma  racontant l'assassinat (la photo du centre montre un dessin reconstitué complet de son contenu).
Les détails qui entourent l'embléma  racontant l'assassinat (la photo du centre montre un dessin reconstitué complet de son contenu).
Les détails qui entourent l'embléma  racontant l'assassinat (la photo du centre montre un dessin reconstitué complet de son contenu).
Les détails qui entourent l'embléma  racontant l'assassinat (la photo du centre montre un dessin reconstitué complet de son contenu).

Les détails qui entourent l'embléma racontant l'assassinat (la photo du centre montre un dessin reconstitué complet de son contenu).

Le médaillon central évoque une légende bien précise relative à la geste de Bacchus : c’est un épisode peu représenté, le meurtre de PENTHEE par Agavé, meurtre proféré sur son propre fils PENTHEE par sa mère victime des hallucinations terribles que lui donna, pour se venger de son cousin Penthée, Dionysos alias Bacchus : lui, avait refusé d’implanter le culte du dieu à Thèbes, elle, elle avait cru voir une bête furieuse, menant son cortège de bacchantes à ce massacre infanticide. Bacchus punit de façon cruelle et double l’infidélité de son cousin. Ce n’est pas le seul exemple de ces moments de folie meurtrière que les dieux donnent aux hommes, aux héros, aux demi-dieux ou dieux. Cf. Hercule !

Un peu de nouveauté au royaume des antiques créations ? il est grand temps de vous convier à visiter le Musée de la Romanité à Nîmes.
Un peu de nouveauté au royaume des antiques créations ? il est grand temps de vous convier à visiter le Musée de la Romanité à Nîmes.

Je voudrais maintenant vous mener devant mes amis : ils me sont si familiers, je les trouve si sympathiques, que les revoir, bien installés dans leur nouvel écrin, m’a procuré un plaisir inouï.

 

Ces deux stèles funéraires ont toujours fait partie d’une collection de ce qu’on appelle le musée lapidaire et qui fut installé dans des endroits bien divers comme le temple dit de Diane, fin du  XVIIIème siècle, ou encore dans la Maison Carrée au XIXème siècle.

Ces deux couples ont donc toujours fait partie de « nos meubles » si je puis m’exprimer ainsi ! le premier est un cippe funéraire, trouvé en 1823 dans un immeuble non loin des arènes, il avait été élevé,  à la fin du premier siècle p. J.-C., par un frère et une sœur à leurs parents, Flavilla et Sextus Adgennius Maerius, respectivement Flaminique augustale,  et tribun de la VIème légion.

 Du second émergent L. IVLIVS HESYCHVS augustal et sa compagne IVLIA THALLVSA, dont j’adore la bouille à la fois simple et recueillie de petite fille, la frange bien partagée et surtout le détail frivole et coquet : la boucle d’oreille. Boucle d'oreille dite "grelot", selon le terme technique que m'a glissé dans le coin de la mienne d'oreille, Giroflée Jamin, dont les connaissances en matière de bijoux antiques et de reconstitution commencent à traverser les frontières gardoises.

 

Moi, je fonds devant ces visages qui n’ont pas pris de rides, même burinés par le temps ! ils font partie de mon univers.

 

 

Un peu de nouveauté au royaume des antiques créations ? il est grand temps de vous convier à visiter le Musée de la Romanité à Nîmes.
Un peu de nouveauté au royaume des antiques créations ? il est grand temps de vous convier à visiter le Musée de la Romanité à Nîmes.
Un peu de nouveauté au royaume des antiques créations ? il est grand temps de vous convier à visiter le Musée de la Romanité à Nîmes.

Dans ce musée dont je ne détaille surtout pas toutes les salles et vitrines, une magnifique exposition temporaire est consacrée aux gladiateurs, dès l’ouverture le 2 juin 2018 et jusqu’au 24 septembre. Je trouve un peu dommage qu’elle ait été empruntée aux Italiens, car il me semble que l’on pouvait ici à Nîmes trouver de quoi la bâtir avec nos propres fonds. Mais, bon, régalez-vous à la voir ! et allez saluer mes amis ! Amis de pierre mais pas amis imaginaires.

Martine Quinot Muracciole.

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